vendredi 28 mai 2010

Speed dating à Toronto. Stephen Harper va faire la bise à Sarkosy….. Garçon, l’addition!

 

image

G8 et G20: Les grands de ce monde vont se réunir pendant 72 heures à Toronto. La facture des dispositifs de sécurité s'élève à plus de 1,1 milliard de $.

Pendant ce temps, l’UNICEF cherche 1,2 milliard de dollars pour répondre aux crises concernant l’enfance dans le monde.

Rien d’autre.

Sauf que les nostalgiques du sommet des Amériques vont peut-être se dire : puisque les dispositifs sont créés, autant les mettre à l’épreuve :
’’Les hélicoptères bourdonnent dans le ciel de Québec… On érige ce que l’on baptisera le « Mur de la honte »… C’est surréaliste, électrique! Les 20, 21 et 22 avril 2001, la vieille capitale est le point de mire de la planète!

Les gaz lacrymogènes: ils imprégneront à jamais la mémoire des citoyens du centre-ville… Sous un soleil radieux, pendant que défile tout en douceur l’imposante « Marche du peuple » en basse-ville (on parle de 150 000 personnes!), ça manifeste violemment sous les volutes d’une fumée irritante le long du fameux Mur qui serpente dans le secteur de la Colline parlementaire et de Place D’Youville. Et dans la nuit de samedi à dimanche, d’autres événements malheureux ont lieu dans les quartiers Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch…’’

dimanche 23 mai 2010

Éros, Thanatos et le fast food s’occupent de l’urne. Anubis travaille chez Lacan.

 

anubis-sennedjem-ancarta

Dans une édition récente du Devoir, j’ai appris qu’il s’est tenu le 78ème congrès de l’Acfacs, l’Association francophone pour le savoir.

En cherchant un peu, j’ai découvert que l’Acfacs avait comme mission de promouvoir le développement de la recherche et de la culture scientifique, en contribuant à la diffusion et à la valorisation des connaissances et des méthodes scientifiques, en vue d’améliorer la qualité de la vie en société. L’Acfacs vise également les objectifs spécifiques suivants :

• Promouvoir et soutenir la relève scientifique
• Défendre la pertinence de la recherche et de l’activité scientifique au sein de la société.
• Soutenir un dialogue Science et Société. (Dixit le site de cette même société)

Tout ça est bien noble me suis-je dis, mais je situais mal l’article du Devoir dans ce contexte. En effet, un professeur d’université présentait un important projet de recherche –action avec les thanatologues du Québec.

Alors, attention! Ici un thanatologue, c’est un peu le croque mort à la ‘’ Six feet under’’, rien à voir avec le Éros et le Thanatos des psychanalystes.
La profession de thanatologue est très diversifiée nous dit wikipédia, car ceux-ci ont une formation pour être embaumeur ou thanatopracteur, conseiller funéraire, directeur funéraire, préposé à la crémation, préposé au transport ou à l’accueil ainsi que directeur ou administrateur de funérarium.

six_feet_under

Donc, les thanatologues s’inquiètent du ‘’ fast-food ‘’ funéraire. Il est de plus en plus fréquent que les familles ne réclament que le strict minimum : 2500$ pour le transport, l’incinération et la remise des cendres.
Ce n’est pas tant l’aspect financier qui dérange les thanatologues, nous disent-ils, que les pathologies du deuil qui viennent avec lui : un deuil qui s’étire ou qui ne se fait pas.

Soyons donc reconnaissant à l’Association francophone pour le savoir et aux thanatologues de se préoccuper de notre santé mentale. Celui qui insinuerait que des pensées mercantiles ont peut-être inspiré leurs réflexions serait mal venu.

(J’ai appris récemment qu’une entreprise américaine proposait de réaliser à partir d’une photo, une urne funéraire à la forme du visage du défunt….)

jeudi 13 mai 2010

Dieu, l’académie, les Québécois, et même Clotaire Rapaille s’intéressent aux Français. Robitaille aussi.

Je viens de terminer le bouquin de Robitaille : ‘’ Ces impossibles Français.’’ qui a eu les faveurs de la critique en France..

Quand je dis ‘’terminer’’, j’exagère un peu, je dois avouer qu’après la moitié du livre, je l’ai plutôt parcouru en diagonale.
Pour en dire deux mots, l’auteur présente les français comme les champions du futile, voire de l’inutile. Et évidement tous les poncifs du genre sont mis à contribution.

                  1062107-gf 
Le livre a eu un petit succès de librairie dans l’hexagone. Sans doute parce qu’il est tellement français qu’il ne s’adresse qu’à ceux-ci, et qu’un étranger peu au courant du microcosme parisien et de la soi-disant intelligentsia de la capitale serait décontenancé par les références qui y sont employées. Mais n’exagérons rien, 4000 exemplaires vendus n’ont jamais révolutionnés le monde de l’édition.

Le mieux est sans doute de lire ici la critique qu’en a fait un journaliste Québécois, qui déplore un peu tous les travers du livre.
Pour aller un peu plus loin, Robitaille, lui aussi journaliste, est le correspondant du journal Québécois ’’ La Presse’’ et réside dans la capitale depuis plus de trente ans et a l’air de s’y plaire.. On se dira peut-être qu’il exploite un filon qui lui réussit bien, à en croire la publication de :

· Paris-France. (Boréal, 1989)
· Et Dieu créa les français. (Robert Davies, 1995)
· Le salon des immortels, une académie très française. (Denoël, 2002)
Le dernier opus cité, ‘’le salon des immortels’’ s’en prend à la vieille institution du quai Conti et
le titre du précédent, ‘’ Et Dieu créa les français’’, fait allusion à une vieille légende, je vous la fait en raccourci :

‘’Dieu créa la lune, les étoiles, les rivières, les fleurs, et puis il créa la France.
Quand il vit qu'il avait fait un pays parfait, il se dit: C'est peut-être un peu injuste pour les autres pays.
…….Alors il créa les Français.’’

C’est devenu un genre, je crois, ces essais prétendument sociologiques d’auteurs étrangers, sur ce qui caractérise la France et les français. Sans être exhaustif, je citerais :

-Sacrés français, de Ted Stranger.
-Pas si fous, ces français, de Nadeau et Barlow
- French Vertigo, de Peter Gumble, lui aussi journaliste, correspondant du Time à Paris.

Je m’en voudrais d’oublier cette chère Denise Bombardier, officier de la légion d’honneur française : ‘’ Lettre ouverte aux Français qui se croient le nombril du monde’’  déjà citée  dans un autre billet.

Je ne puis m’empêcher de m’interroger sur le tremblement de terre qu’aurait produit dans la belle province une attaque en règle semblable des mœurs et coutumes de ses citoyens provenant d’un maudit français…Il n’y a qu’à se souvenir du ‘’scandale’’ de Clotaire Rapaille .

lundi 10 mai 2010

Labeaume, les jeux olympiques, IndyCar, les Nordiques : vivement 2022.

Comme quoi notre bon maire Labeaume se dépense sans compter.
Québec City voudrait être le terrain des jeux olympiques de 2022. Des jeux d’hiver bien entendu
.
 
Il faut dire que cette bonne ville brigue déjà le forum universel des cultures pour 2016, que son édile après une visite au magnifique amphithéâtre de Richmond réclame à cors et à cris un anneau de vitesse sur glace comparable.il faut quand même rappeler que celui-ci avait couté 170 millions de $.
L’énumération pourrait être longue, de réalisations déjà concrètes à celles un peu plus nébuleuses. Citons à l’emporte pièce,
le Moulin à images, le Crash Ice, le Cirque du Soleil. Et comment ne pas être enthousiaste devant la maquette du futur Musée national des beaux-arts?


Museum in Quebec by OMA 01
maquette du futur Musée national des beaux-arts

Que dire également quand on apprend que la firme Ernst & Young doit se pencher sur le l’utilisation optimale d'un nouveau colisée de 18 000 places au coût de 400 millions de $, qui serait le prélude au retour des ‘’Nordiques’’, la mythique équipe de hockey de la vieille capitale. Ce qui entre parenthèses résoudrait le problème de l’anneau de glace.
Bon, le projet du tramway, lui, a l’air d’avoir du plomb dans l’aile, et si Labeaume se dit heureux de l’initiative du ministre Sam Hamad, il semble quand même très réservé sur une course IndyCar dans les murs de la ville.

00018581-photo-indycar-series

Il faut avouer que les Québécois sont assez heureux de ce maire présent sur tous les fronts, plutôt fiers d’ailleurs de l’image de dynamisme que celui-ci semble imprimer à la Capitale, l’épisode Rapaille étant reléguée aux oubliettes, enterrée sans dommage.

Mais revenons aux jeux olympiques. Québec a déjà présenté en 1995 une candidature pour les Jeux olympiques de 2002.
Je comprends bien l’intérêt qu’ont suscité ceux de Vancouver cette année.
Quand même. Je ne voudrais pas me montrer sceptique, mais les ‘’collines’’ qui entourent la ville me semblent peu propices aux épreuves de ski alpin. Deux sommets semblent avoir été retenus : le cap Maillard d’un dénivelé de 677 mètres a qui il manque une bonne centaine de mètres et le mont à Liguori, de 764 mètres, qui présente lui un faux plat rédhibitoire pour une épreuve de ce niveau.
On parle donc de rehausser la ‘’ montagne’’ (je n’ose l’appeler ainsi.) et un appel d’offre à été lancé sur la faisabilité de la chose.

Je ne sais pas si c’est très raisonnable.. Mais faut-il toujours l’être?


CagdggptureProjet de rehaussement du Cap Maillard.

vendredi 7 mai 2010

Au Panthéon : Bombardier, Denys Arcand, la place Clichy et le Serbo-croate jasent Québécois à l’université Laval….

 

Sujet délicat… Et hautement casse-gueule : le français, l’anglais et le parlé québécois.
J’ai voulu voir hier soir un film québécois auréolé d’une critique élogieuse, ‘’ Les doigts croches’’ de Ken Scott. J’ai du y renoncer à contrecœur, la difficulté de compréhension du québécois pour un immigrant récent comme moi étant rédhibitoire.

Je me doute que ça risque de faire hurler, mais j’aurais bien voulu bénéficier du traitement des cinéphiles anglophones qui ont eu droit à une version sous-titrée des ‘’doigts croches’’, comme certaines séries québécoises qui ont traversées l’Atlantique pour se retrouver sur les écrans de l’hexagone.
Si je ris de bon cœur aux’’ têtes à claques’’, je dois avouer que certains épisodes ne sont pas loin de m’être hermétiques.

236174588_7eb83709af

Mais ce n’est pas inéluctable, les films superbes de Denys Arcand, ‘’ Le déclin de l’empire américain’’ et ‘’les invasions barbares’’, le multi-récompensé ‘’ j’ai tué ma mère’’ de Xavier Dolan en sont l’illustration. Gilles Vigneault fait partie depuis longtemps du Panthéon de ma discothèque et tout ce qui est retransmis ici à la télévision est parfaitement compréhensible pour un francophone européen.

Loin de moi l’idée de vouloir dicter ici ce qu’est le bon français. Il est bien évident que dans tous les pays francophones, on note des différences notables entre l’écriture et l’oralité d’une langue, mais je n’en connais pas une avec un aussi grand écart que le québécois, ce qui peut la rendre pratiquement incompréhensible pour un nouvel arrivant. (J’imagine déjà ceux qui vont me dire : ‘’ si t’es pas content, vas-t’en chez vous.’’ )
Par contre, je pense que
la réflexion de Denise Bombardier sur cet aspect des choses mérite qu’on s’y attarde. Cette même Denise Bombardier qu’on ne peut suspecter de flagornerie pro-française (cf :’’ Lettre aux Français qui se croient le nombril du monde’’)
Et je ne suis pas loin de m’associer à
ce que dit ici le linguiste et lexicographe, Lionel Meney, qui a été professeur titulaire à l’Université Laval (Québec) .

9782226120465FS

Et comme source de rigolade, mon accent anglais. Ma blonde est pliée en deux quand j’ai le malheur de dire un mot dans cette langue avec mon accent de la place Clichy. Je dois avouer que malgré 7 ans de pratique scolaire, je suis infoutu d’engager la conversation avec un sujet de la perfide Albion, mais je ferai remarquer que même les parfaits bilingues hexagonaux utilisent la prononciation à la française dans une conversation entre francophones.

Le paradoxe, c’est que j’ai vu cette même blonde s’extasier devant le français très châtié d’un Canadien anglophone, mais qui n’a pas eu un seul reproche pour son accent à couper au couteau. Je ne rate pas non plus me direz-vous l’occasion non plus de faire preuve d’hilarité quand elle prend l’accent du Texas pour prononcer une expression d’une toute autre nationalité. Ma foi, un Serbo-croate rigole t’il quand un Québécois s’essaie à quelques mots dans sa langue?

Et pourrait-on s’interroger sur le fait que le bilinguisme anglais-français soit de 43% chez les francophones et de 9% chez les anglophones?……Je serais enchanté qu’on m’explique un peu ça..

jeudi 6 mai 2010

Gumball, Dagobert, Jade Jagger et même la Bible… C’est vous dire.

 

533-gumball

Le Gumball 3000 rassemble chaque année une bande de riches propriétaires d’automobiles, prêts à débourser 75 000$ pour un périple de 5000 km sur routes ouvertes.
Le Gumball 3000 est arrivé à Québec-City hier et a monopolisé les informations régionales pour son édition 2010.
La parade devant le ‘’ Dagobert’’ étant le clou de la journée.
On peut rappeler qu’outre des véhicules au prix faramineux, s’exhibent en même temps des personnalités de divers horizons.

Enfin, personnalités, personnalités, je trouve que l’on exagère un brin. Je ne dois pas bien me tenir au fait de tout ce qui se passe dans le gratin du spectacle et de la musique, parce que je dois reconnaitre que Tony Hawk, Xzibit et DJ Sharam et Muggs, et la rappeuse Ève manquent à ma culture. Et je me demande bien si Jade Jagger aurait eu une quelconque célébrité si elle n’avait pas été la fille de l’autre.

Gumball-3000-Rally-cars-2798535-485-324

On connait le peu de cas que font les participants du Gumball 3000 de la sécurité routière, les crashs à vitesse excessive et même un accident mortel sont la preuve d’une conduite peu respectueuse des autres.
On me dit que la police surveille attentivement les participants de ce rallye, on précise même que’’ les force policières ont été omniprésentes’’ sur les axes routiers empruntés par les bolides. Je me demande bien à qui la facture de cette omniprésence a été présentée.

Vous aurez compris que je ne tiens pas en haute estime les participants de cette manifestation. Mais si je gratte un peu, je dois vous dire que c’est l’arrogance et le mépris de ces gens friqués envers le ‘’bon petit peuple’’, qui vient baver son envie devant ceux-ci qui me révulse. Et même si je suis un non-violent convaincu, je sais que dans certains endroits, ils auraient été accueillis d’une toute autre manière.

 

Pour un peu, moi qui suis athée, je citerais volontiers la bible (proverbe 16/18) :
‘’L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute.’’

mercredi 5 mai 2010

Rammstein, Abraham, les Francofolies et même Goethe au festival d’été…..

 

image 

Le Festival d'été de Québec a mis en prévente 60 000 laissez-passer qui se sont vendus comme des petits pains chauds dans la seule journée du 28 avril.

Une seconde fournée de 60 000 autres billets ont eu le même succès le 1er mai. On peut raisonnablement dire qu’il s’agit d’un véritable succès commercial et on peut supposer que les plaines d’Abraham seront encore noires de monde cette année.

Il n’empêche. Des voix se sont élevées pour dénoncer la dérive anglophone de la programmation. Certains Québécois, toujours sourcilleux quant à la défense de la francophonie dans cette partie de l’Amérique du nord, n’ont pas manqué de faire remarquer que Iron Maiden, Arcade Fire, Jimmy Cliff et autres n’utilisaient sans doute pas la langue de Molière.

Dans le même ordre d’idée, je me rappelle que les médias ici, toujours prompt à la pique envers les ‘’ maudits français’’, s’étaient gaussés des ‘’Victoires de la musique’’ française, qui représentaient d’après eux surtout les victoires de la langue anglaise.(clic)

Sans vouloir m’immiscer dans ce débat, je voudrais néanmoins faire deux remarques : primo, les Francofolies de Montréal se tiennent au mois de juin et ont sans doute monopolisé les artistes francophones disponibles, secundo, si on regarde un peu attentivement la programmation, je trouve qu’on pourrait  louer son éclectisme.

Bon, mais comme il faut bien que j’y aille de mon couplet, moi aussi, dans le genre ‘’ on aurait pu faire mieux’’, je ne peux pas dire que la grosse pointure annoncée, Rammstein, soit ma tasse de thé. Le Heavy Metal dans la langue de Goethe, très peu pour moi. Ce qui ne veut pas dire que je n’aime que la douceur des voix, à l’instar de celle d’Éva Cassidy.

image

Alors, après avoir jeté un coup d’œil rapide à la liste des invités, Iron Maiden, Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, Sanseverino, Santana, et bien sûr l’immense Gilles Vigneault feront sans doute partie de mes objectifs.

En ayant une pensée émue pour ce cher Abraham.

 Capabrahamture
les plaines d’Abraham.

lundi 3 mai 2010

Nostalgie, capitalisme et Gonzague sont dans un bateau.

 

photo_1241194355289-8-0

Il manquait un je ne sais quoi au 1er mai, je trouve. Gonzague St- Bris aurait dit : ‘’ La nostalgie, Camarades’’*.
Sans doute, sans doute. Les défilés étaient bien là, des milliers de Québécois se sont retrouvés dans la rue pour la fête des travailleurs, et le ministre des finances a du entendre ses oreilles siffler, son récent budget n’étant pas loin de faire l’unanimité contre lui.
Il y avait même’’ la Convergence des luttes anticapitalistes’’ qui avait organisé une marche dans le centre -ville de Montréal, réunissant à peu près 800 personnes. (Mais vous connaissez les divergences de chiffres entre les organisateurs et la police…)
Le Devoir publiait d’ailleurs ce week-end un excellent dossier intitulé : ‘’ le capitalisme, cancer incurable?’’.

On doit souligner qu’au Canada la fête des Travailleurs est célébrée le premier mai alors qu’en Europe, cette même date souligne la fête du Travail.
Mais pour compliquer les choses, si la fête du travail existe bien au Québec, elle se tient le 1er lundi de septembre, une journée fériée calquée sur le grand frère étatsunien. Une journée qui, je crois, se résume en balade et barbecue.

Pourtant, cette journée est issue d’une manifestation syndicale du 1er mai 1886 (clic) organisée par les travailleurs américains. Mais comme le dit Peter Gumbel, correspondant à Paris du Times et de Fortune, le 1er mai aux États-Unis maintenant, c’est le lendemain du 30 avril et la veille du 2 mai.

Mais non, si j’ai cette impression de manque, je pense que c’est l’absence du brin de muguet, celui qu’on trouve à tous les coins de rue. Ce muguet "porte-bonheur" qu'on offre traditionnellement depuis 1561, année où le roi Charles IX décida d’en offrir à toutes les dames de la cour et qui maintenant marque l’arrivée des premiers vrais beaux jours.

*Gonzague Saint Bris. La nostalgie, camarades!     Albin Michel

Capmugnture

vendredi 30 avril 2010

Le monstre, Fahrenheit, les Québécois et même De Gaulle sont dans la rivière.

 

pira

 

Ce matin, en compulsant les nouvelles de la région, j’ai été surpris par le titre d’un article :
Le monstre de la Saint-Charles.
Monstre, monstre, comme ils y vont mes amis québécois. Il s’agissait juste du cadavre d’un poisson de 50 cm, longueur tout à fait courante dans ces contrées, mais qui avait le tort de n’être pas endémique de la région. Un immigrant illégal donc.

Mais mon propos n’a rien à voir avec la morue de Terre-Neuve, ou les cichlidés de l’aquarium du voisin. Non, c’est cette indication, ‘’50 cm’’ qui a retenue mon attention. Il faut vous dire que je nage parfois en pleine confusion.

Si les bulletins météo n’ont pas attirés mon attention, c’est parce les indications fournies ressemblaient fort dans leurs formes à celles que je recevais de l’autre côté de l’eau. La température en degré Celsius et la force du vent en km/h, tout allait bien.
Ça s’est gâté quand ma blonde m’a demandé de préchauffer le four à 450°. Je lui ai rétorqué que même si ça ressemblait à une contradiction, la viande rouge se mangeait bleue, et que si je suivais ses indications, elle serait noire… comme du charbon. C’est là qu’elle m’a parlé de ce cher Daniel Gabriel Fahrenheit.

Je dois dire que j’ai parfois du mal à m’y retrouver. Prenons entre autre l’automobile: si la vitesse des voitures est mentionnée en km/h, on dit aussi qu’elle a un ‘’millage’’ important. Toutes les petites mesures s’énoncent encore en pied et en pouces, les verges sont parfois même évoquées, ne soyons pas prudes.

D’après ce que je sais, le gouvernement canadien a imposé le système international dans les années 1970, que les Québécois utilisent encore les anciennes mesures, mais pas toujours, que l’influence de l’ogre américain, qui est resté lui au système impérial britannique, se fait sentir. Les Britanniques, qui entre parenthèses ont adopté le système métrique, à leur grand regret, sans doute.

Croyez-vous que la vieille Europe applique sans faille la norme internationale? Pantoute, comme on dit dans mon quartier, la largeur d’un poste de télévision s’exprimera en cm, mais celle de l’écran d’un ordinateur en pouces, va savoir pourquoi…

Dans le même ordre d’idée, j’ai une pensée émue pour ma vieille mère qui s’accroche encore aux anciens francs, ceux du temps de De Gaulle…

 

jeudi 29 avril 2010

Le huard, Goldman Sachs, Fabrice Tourre, l’Euro et moi.

 

Caeuropture

Voilà, il faut vous dire que je suis avec attention, sinon angoisse les fluctuations du dollar canadien.
Mais ne vous y trompez pas, je ne ressemble en rien à celui que l’on surnomme maintenant ‘’ Fabulous Fab’’, ce Fabrice Tourre qui s’attire actuellement les foudres du gendarme de la bourse de New-York et du sénat américain. Et je ne suis pas loin de détester les responsables de Goldman Sachs qui spéculent maintenant contre la pauvre Grèce.

Les subprimes, les titres toxiques, les hedge fund, les transactions douteuses, très peu pour moi. Si je ne suis pas un réel béotien dans ce domaine, je suis loin de l’univers des traders, des courtiers en bourse, et en rien responsable du désarroi des américains qui ont tout perdu avec ces requins de la finance…

Donc, si j’ai bien tout compris, si la parité du huard avec le dollar US fait actuellement le bonheur des touristes canadiens qui voyagent aux États-Unis et dans le reste du monde, il en est autrement des entreprises canadiennes qui exportent vers l’oncle Sam. Mais, juste retour des choses, la faiblesse de l’Euro profite avec bonheur aux exportateurs européens.

Eh bien, voulez-vous savoir?

Je ne dirais pas que je me fiche carrément de tout ce qui précède. Mon côté humaniste au grand cœur penchant évidemment vers la défense de la veuve et de l’orphelin, David contre Goliath, je clouerais volontiers au pilori tous ces spéculateurs qui , dans l’ancienne acception du mot devaient être des ‘’éclaireurs’’, et qu’on imagine maintenant bien plus volontiers en vautours.

Mais voilà, si je suis un québécois heureux, je ne peux m’empêcher de regarder avec une pointe d’anxiété l’envolée du dollar face à l’Euro : c’est dans cette monnaie que je reçois de la vieille France ce qui me fait vivre ici. Et dans mon for intérieur, je me dis parfois :

Un huard après tout, c’est fait pour plonger.

canards-tete-beche-sous-eau

mardi 27 avril 2010

Montréal ? Pffuut, dirait Labeaume.......(Jean Charest et Julie Boulet se tiennent coi.)

            centre-ville-de-montreal


Ma blonde québécoise, (encore que québécoise, québécoise, c’est vite dit, j’ai finalement appris qu’il lui coulait du sang Micmac dans les veines, et que je risque à tout moment de me retrouver attaché au poteau de torture, scalpé peut-être...) ma blonde québécoise disais-je, occupe une place de choix, non seulement dans mon cœur, mais dans la société, son boulot consistant à se préoccuper de la sécurité de ses concitoyens ( pour faire court, elle bosse au ministère des transport et se met en quatre pour que vous rouliez sur des routes bien dégagées et sans nid de poules, c’est vous dire l’ampleur de la tâche).

Je vous passe toutes les conversations que nous avons tenues sur Julie Boulet, sa ministre de patronne, les collusions avérées ou non avec les entreprises de travaux publics, le Jean Charest qui s’arc-boute au principe que les mots ‘’enquêtes publiques’’ sont d’une rare grossièreté. .Je vais vous épargner tout ça.
Je ne vous parlerai pas de tout cela parce qu’en ce moment,’’ travail’’ est rayé de son vocabulaire. Les seuls mots qui ont droit de cité entre nous, c’est’’ vacances’’ et ‘’congés’’.
Je dois dire que c’est un langage que je connais bien, moi, l’habitué des six semaines de villégiatures, qui sait comment on jongle avec virtuosité sur les mois gavés de jours fériés, les ponts tombants pile poil, et les RTT prises à bon escient.

Mais quand même…

Je suis un immigrant de fraîche date, mon débarquement au Québec s’est opéré au mois d’octobre 2007 et j’ai peu arpenté le pays depuis. J’ai fait pour mon plus grand plaisir le tour de cette région magnifique qu’est la Gaspésie et c’est à peu près tout. À part bien entendu la touristique Québec-city ou je réside.
Alors quand ma québécoise évoque pour ses prochaines vacances la lointaine Europe d’où je viens à peine d’atterrir, ou alors des pays ensoleillés synonymes de coups de chaleur assurés, j’ai tendance à freiner des quatre fers.

Je lui rétorque que pas loin d’ici, il existe un endroit qui est digne d’une étude anthropologique. Vous en avez peut-être entendu parler?

Ça s’appelle Montréal.

Je vais faire en sorte que ce soit notre prochaine destination.
(Jack)

lundi 26 avril 2010

Émilie Gasc-Milési à Montréal….

 

CapDWEWEture

Allons bon! Déjà que la notoriété des français au Québec ne soit pas particulièrement au zénith, voilà que la susnommée, une française bon teint qui a vécu quelques temps au Québec en rajoute une couche.

Elle a écrit un livre destiné aux enfants ’’Kathryn, Sébastien et Virginie vivent au Canada’’. Celui-ci décrit le quotidien de trois enfants, respectivement canadien-anglais, québécois et autochtone.
Ce livre fait un tollé dans les médias actuellement, ceux-ci jugeant que la description qui est faite des petits Québécois ressemble fort à des stéréotypes s’apparentant à des préjugés.

Pour résumer, Sébastien, petit garçon de 11 ans habitant Montréal, se couvre le visage de crème très grasse pour éviter que sa peau ne souffre trop du vent glacial et se régale de poutines dégoulinantes de sauce, alors que l’été, il participe aux réunions de famille où on danse des sets carrés après les épluchettes. Il n’hésite pas comme tous les Québécois les termes ‘’câlice’’, ‘’baptême’’ et ‘’tabernacle’’ dans ses échanges de tous les jours.

Les représentants de deux commissions scolaires de Québec songent à retirer le livre de leurs tablettes trouvant le contenu du livre inacceptable…

Ma première réaction a été : ‘’ non, mais quelle idiote, quelle idiote!!’’.
Et puis, la réflexion aidant, je me dis que l’erreur qu’elle a commise, c’est d’avoir manqué de tact et de jugement, et surtout d’avoir sous-estimé la susceptibilité des Québécois, tout ce qui émane de la France et des Français étant sujet à réaction épidermique.

Manque de tact, parce que je me doute bien que les petits québécois, à l’instar des petits français s’exercent aux sacres et aux jurons dans leurs cours d’école. Mais si Émilie Gasc-Milési a trouvé charmant et folklorique « câlice, baptême et tabernacle », n’en voyant pas la portée, il n’en aurait pas été de même si elle avait du rapporter les « merde, putain, gros con, fait chier » qui fleurissent dans les écoles primaires parisiennes.

Par contre, il ne faut quand même pas pousser le bouchon trop loin. C’est le type même de livre ou l’on force un peu le trait et ou on n’hésite pas sur les raccourcis, le genre veut ça. (Vous savez : Martine est à la plage, Martine monte à cheval, etc..).
Je pense donc qu’on ne doit pas être loin de la vérité si on dit que les mamans protègent le visage des petits québécois des rigueurs de l’hiver en leurs tartinant le matin les joues et les lèvres d’un baume quelconque, et si la poutine fait partie des plats qui régalent ces chères têtes blondes.

Alors, les cris d’orfraies devant le bouquin d’Émilie Gasc-Milési, pour maladroit qu’il est, et sans doute pas toujours le reflet d’une vérité stricto sensu, mais qui, je dois le rappeler, ne se retrouve qu’à 18 exemplaires dans les écoles du Québec qui n’ont été empruntés que 4 fois depuis leur achat en 2008, me semblent quelque peu démesurés.                

la vidéo de LCN

 

dimanche 25 avril 2010

Entrée sournoise……..

Bon, il va bien falloir trouver des arguments pour rendre plausible la nécessité d’un énième blog de l’immigrant français en terre québécoise..
Je creuse, je creuse, beaucoup de mauvaises raisons me viennent à l’esprit, mais combien résistent à un examen un peu honnête : aucune!


Alors, il faudra vous contenter de l’envie que nous avons, ma’’ blonde’’ Québécoise et moi, de papoter de tout et de rien, de donner notre avis même et surtout quand on ne nous le demande pas, bref de nous étaler sur la toile complaisamment.


Facebook nous tendait les bras évidemment, mais la perspective de nous retrouver avec 52 ami(e)s nous a un peu effrayé, je dois dire. Si un strict inconnu me demandait dans la rue : ‘’ veux-tu être mon ami?’’, mon empathie naturelle serait prise en défaut, j’ai l’amitié un peu plus difficile à établir que ça.


Alors, ce sera un blog. Et ce sera celui-ci.




 
vivre au Canada