vendredi 30 avril 2010

Le monstre, Fahrenheit, les Québécois et même De Gaulle sont dans la rivière.

 

pira

 

Ce matin, en compulsant les nouvelles de la région, j’ai été surpris par le titre d’un article :
Le monstre de la Saint-Charles.
Monstre, monstre, comme ils y vont mes amis québécois. Il s’agissait juste du cadavre d’un poisson de 50 cm, longueur tout à fait courante dans ces contrées, mais qui avait le tort de n’être pas endémique de la région. Un immigrant illégal donc.

Mais mon propos n’a rien à voir avec la morue de Terre-Neuve, ou les cichlidés de l’aquarium du voisin. Non, c’est cette indication, ‘’50 cm’’ qui a retenue mon attention. Il faut vous dire que je nage parfois en pleine confusion.

Si les bulletins météo n’ont pas attirés mon attention, c’est parce les indications fournies ressemblaient fort dans leurs formes à celles que je recevais de l’autre côté de l’eau. La température en degré Celsius et la force du vent en km/h, tout allait bien.
Ça s’est gâté quand ma blonde m’a demandé de préchauffer le four à 450°. Je lui ai rétorqué que même si ça ressemblait à une contradiction, la viande rouge se mangeait bleue, et que si je suivais ses indications, elle serait noire… comme du charbon. C’est là qu’elle m’a parlé de ce cher Daniel Gabriel Fahrenheit.

Je dois dire que j’ai parfois du mal à m’y retrouver. Prenons entre autre l’automobile: si la vitesse des voitures est mentionnée en km/h, on dit aussi qu’elle a un ‘’millage’’ important. Toutes les petites mesures s’énoncent encore en pied et en pouces, les verges sont parfois même évoquées, ne soyons pas prudes.

D’après ce que je sais, le gouvernement canadien a imposé le système international dans les années 1970, que les Québécois utilisent encore les anciennes mesures, mais pas toujours, que l’influence de l’ogre américain, qui est resté lui au système impérial britannique, se fait sentir. Les Britanniques, qui entre parenthèses ont adopté le système métrique, à leur grand regret, sans doute.

Croyez-vous que la vieille Europe applique sans faille la norme internationale? Pantoute, comme on dit dans mon quartier, la largeur d’un poste de télévision s’exprimera en cm, mais celle de l’écran d’un ordinateur en pouces, va savoir pourquoi…

Dans le même ordre d’idée, j’ai une pensée émue pour ma vieille mère qui s’accroche encore aux anciens francs, ceux du temps de De Gaulle…

 

jeudi 29 avril 2010

Le huard, Goldman Sachs, Fabrice Tourre, l’Euro et moi.

 

Caeuropture

Voilà, il faut vous dire que je suis avec attention, sinon angoisse les fluctuations du dollar canadien.
Mais ne vous y trompez pas, je ne ressemble en rien à celui que l’on surnomme maintenant ‘’ Fabulous Fab’’, ce Fabrice Tourre qui s’attire actuellement les foudres du gendarme de la bourse de New-York et du sénat américain. Et je ne suis pas loin de détester les responsables de Goldman Sachs qui spéculent maintenant contre la pauvre Grèce.

Les subprimes, les titres toxiques, les hedge fund, les transactions douteuses, très peu pour moi. Si je ne suis pas un réel béotien dans ce domaine, je suis loin de l’univers des traders, des courtiers en bourse, et en rien responsable du désarroi des américains qui ont tout perdu avec ces requins de la finance…

Donc, si j’ai bien tout compris, si la parité du huard avec le dollar US fait actuellement le bonheur des touristes canadiens qui voyagent aux États-Unis et dans le reste du monde, il en est autrement des entreprises canadiennes qui exportent vers l’oncle Sam. Mais, juste retour des choses, la faiblesse de l’Euro profite avec bonheur aux exportateurs européens.

Eh bien, voulez-vous savoir?

Je ne dirais pas que je me fiche carrément de tout ce qui précède. Mon côté humaniste au grand cœur penchant évidemment vers la défense de la veuve et de l’orphelin, David contre Goliath, je clouerais volontiers au pilori tous ces spéculateurs qui , dans l’ancienne acception du mot devaient être des ‘’éclaireurs’’, et qu’on imagine maintenant bien plus volontiers en vautours.

Mais voilà, si je suis un québécois heureux, je ne peux m’empêcher de regarder avec une pointe d’anxiété l’envolée du dollar face à l’Euro : c’est dans cette monnaie que je reçois de la vieille France ce qui me fait vivre ici. Et dans mon for intérieur, je me dis parfois :

Un huard après tout, c’est fait pour plonger.

canards-tete-beche-sous-eau

mardi 27 avril 2010

Montréal ? Pffuut, dirait Labeaume.......(Jean Charest et Julie Boulet se tiennent coi.)

            centre-ville-de-montreal


Ma blonde québécoise, (encore que québécoise, québécoise, c’est vite dit, j’ai finalement appris qu’il lui coulait du sang Micmac dans les veines, et que je risque à tout moment de me retrouver attaché au poteau de torture, scalpé peut-être...) ma blonde québécoise disais-je, occupe une place de choix, non seulement dans mon cœur, mais dans la société, son boulot consistant à se préoccuper de la sécurité de ses concitoyens ( pour faire court, elle bosse au ministère des transport et se met en quatre pour que vous rouliez sur des routes bien dégagées et sans nid de poules, c’est vous dire l’ampleur de la tâche).

Je vous passe toutes les conversations que nous avons tenues sur Julie Boulet, sa ministre de patronne, les collusions avérées ou non avec les entreprises de travaux publics, le Jean Charest qui s’arc-boute au principe que les mots ‘’enquêtes publiques’’ sont d’une rare grossièreté. .Je vais vous épargner tout ça.
Je ne vous parlerai pas de tout cela parce qu’en ce moment,’’ travail’’ est rayé de son vocabulaire. Les seuls mots qui ont droit de cité entre nous, c’est’’ vacances’’ et ‘’congés’’.
Je dois dire que c’est un langage que je connais bien, moi, l’habitué des six semaines de villégiatures, qui sait comment on jongle avec virtuosité sur les mois gavés de jours fériés, les ponts tombants pile poil, et les RTT prises à bon escient.

Mais quand même…

Je suis un immigrant de fraîche date, mon débarquement au Québec s’est opéré au mois d’octobre 2007 et j’ai peu arpenté le pays depuis. J’ai fait pour mon plus grand plaisir le tour de cette région magnifique qu’est la Gaspésie et c’est à peu près tout. À part bien entendu la touristique Québec-city ou je réside.
Alors quand ma québécoise évoque pour ses prochaines vacances la lointaine Europe d’où je viens à peine d’atterrir, ou alors des pays ensoleillés synonymes de coups de chaleur assurés, j’ai tendance à freiner des quatre fers.

Je lui rétorque que pas loin d’ici, il existe un endroit qui est digne d’une étude anthropologique. Vous en avez peut-être entendu parler?

Ça s’appelle Montréal.

Je vais faire en sorte que ce soit notre prochaine destination.
(Jack)

lundi 26 avril 2010

Émilie Gasc-Milési à Montréal….

 

CapDWEWEture

Allons bon! Déjà que la notoriété des français au Québec ne soit pas particulièrement au zénith, voilà que la susnommée, une française bon teint qui a vécu quelques temps au Québec en rajoute une couche.

Elle a écrit un livre destiné aux enfants ’’Kathryn, Sébastien et Virginie vivent au Canada’’. Celui-ci décrit le quotidien de trois enfants, respectivement canadien-anglais, québécois et autochtone.
Ce livre fait un tollé dans les médias actuellement, ceux-ci jugeant que la description qui est faite des petits Québécois ressemble fort à des stéréotypes s’apparentant à des préjugés.

Pour résumer, Sébastien, petit garçon de 11 ans habitant Montréal, se couvre le visage de crème très grasse pour éviter que sa peau ne souffre trop du vent glacial et se régale de poutines dégoulinantes de sauce, alors que l’été, il participe aux réunions de famille où on danse des sets carrés après les épluchettes. Il n’hésite pas comme tous les Québécois les termes ‘’câlice’’, ‘’baptême’’ et ‘’tabernacle’’ dans ses échanges de tous les jours.

Les représentants de deux commissions scolaires de Québec songent à retirer le livre de leurs tablettes trouvant le contenu du livre inacceptable…

Ma première réaction a été : ‘’ non, mais quelle idiote, quelle idiote!!’’.
Et puis, la réflexion aidant, je me dis que l’erreur qu’elle a commise, c’est d’avoir manqué de tact et de jugement, et surtout d’avoir sous-estimé la susceptibilité des Québécois, tout ce qui émane de la France et des Français étant sujet à réaction épidermique.

Manque de tact, parce que je me doute bien que les petits québécois, à l’instar des petits français s’exercent aux sacres et aux jurons dans leurs cours d’école. Mais si Émilie Gasc-Milési a trouvé charmant et folklorique « câlice, baptême et tabernacle », n’en voyant pas la portée, il n’en aurait pas été de même si elle avait du rapporter les « merde, putain, gros con, fait chier » qui fleurissent dans les écoles primaires parisiennes.

Par contre, il ne faut quand même pas pousser le bouchon trop loin. C’est le type même de livre ou l’on force un peu le trait et ou on n’hésite pas sur les raccourcis, le genre veut ça. (Vous savez : Martine est à la plage, Martine monte à cheval, etc..).
Je pense donc qu’on ne doit pas être loin de la vérité si on dit que les mamans protègent le visage des petits québécois des rigueurs de l’hiver en leurs tartinant le matin les joues et les lèvres d’un baume quelconque, et si la poutine fait partie des plats qui régalent ces chères têtes blondes.

Alors, les cris d’orfraies devant le bouquin d’Émilie Gasc-Milési, pour maladroit qu’il est, et sans doute pas toujours le reflet d’une vérité stricto sensu, mais qui, je dois le rappeler, ne se retrouve qu’à 18 exemplaires dans les écoles du Québec qui n’ont été empruntés que 4 fois depuis leur achat en 2008, me semblent quelque peu démesurés.                

la vidéo de LCN

 

dimanche 25 avril 2010

Entrée sournoise……..

Bon, il va bien falloir trouver des arguments pour rendre plausible la nécessité d’un énième blog de l’immigrant français en terre québécoise..
Je creuse, je creuse, beaucoup de mauvaises raisons me viennent à l’esprit, mais combien résistent à un examen un peu honnête : aucune!


Alors, il faudra vous contenter de l’envie que nous avons, ma’’ blonde’’ Québécoise et moi, de papoter de tout et de rien, de donner notre avis même et surtout quand on ne nous le demande pas, bref de nous étaler sur la toile complaisamment.


Facebook nous tendait les bras évidemment, mais la perspective de nous retrouver avec 52 ami(e)s nous a un peu effrayé, je dois dire. Si un strict inconnu me demandait dans la rue : ‘’ veux-tu être mon ami?’’, mon empathie naturelle serait prise en défaut, j’ai l’amitié un peu plus difficile à établir que ça.


Alors, ce sera un blog. Et ce sera celui-ci.




 
vivre au Canada