Sujet délicat… Et hautement casse-gueule : le français, l’anglais et le parlé québécois.
J’ai voulu voir hier soir un film québécois auréolé d’une critique élogieuse, ‘’ Les doigts croches’’ de Ken Scott. J’ai du y renoncer à contrecœur, la difficulté de compréhension du québécois pour un immigrant récent comme moi étant rédhibitoire.
Je me doute que ça risque de faire hurler, mais j’aurais bien voulu bénéficier du traitement des cinéphiles anglophones qui ont eu droit à une version sous-titrée des ‘’doigts croches’’, comme certaines séries québécoises qui ont traversées l’Atlantique pour se retrouver sur les écrans de l’hexagone.
Si je ris de bon cœur aux’’ têtes à claques’’, je dois avouer que certains épisodes ne sont pas loin de m’être hermétiques.
Mais ce n’est pas inéluctable, les films superbes de Denys Arcand, ‘’ Le déclin de l’empire américain’’ et ‘’les invasions barbares’’, le multi-récompensé ‘’ j’ai tué ma mère’’ de Xavier Dolan en sont l’illustration. Gilles Vigneault fait partie depuis longtemps du Panthéon de ma discothèque et tout ce qui est retransmis ici à la télévision est parfaitement compréhensible pour un francophone européen.
Loin de moi l’idée de vouloir dicter ici ce qu’est le bon français. Il est bien évident que dans tous les pays francophones, on note des différences notables entre l’écriture et l’oralité d’une langue, mais je n’en connais pas une avec un aussi grand écart que le québécois, ce qui peut la rendre pratiquement incompréhensible pour un nouvel arrivant. (J’imagine déjà ceux qui vont me dire : ‘’ si t’es pas content, vas-t’en chez vous.’’ )
Par contre, je pense que la réflexion de Denise Bombardier sur cet aspect des choses mérite qu’on s’y attarde. Cette même Denise Bombardier qu’on ne peut suspecter de flagornerie pro-française (cf :’’ Lettre aux Français qui se croient le nombril du monde’’)
Et je ne suis pas loin de m’associer à ce que dit ici le linguiste et lexicographe, Lionel Meney, qui a été professeur titulaire à l’Université Laval (Québec) .
Et comme source de rigolade, mon accent anglais. Ma blonde est pliée en deux quand j’ai le malheur de dire un mot dans cette langue avec mon accent de la place Clichy. Je dois avouer que malgré 7 ans de pratique scolaire, je suis infoutu d’engager la conversation avec un sujet de la perfide Albion, mais je ferai remarquer que même les parfaits bilingues hexagonaux utilisent la prononciation à la française dans une conversation entre francophones.
Le paradoxe, c’est que j’ai vu cette même blonde s’extasier devant le français très châtié d’un Canadien anglophone, mais qui n’a pas eu un seul reproche pour son accent à couper au couteau. Je ne rate pas non plus me direz-vous l’occasion non plus de faire preuve d’hilarité quand elle prend l’accent du Texas pour prononcer une expression d’une toute autre nationalité. Ma foi, un Serbo-croate rigole t’il quand un Québécois s’essaie à quelques mots dans sa langue?
Et pourrait-on s’interroger sur le fait que le bilinguisme anglais-français soit de 43% chez les francophones et de 9% chez les anglophones?……Je serais enchanté qu’on m’explique un peu ça..
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