mercredi 8 décembre 2010

Le hockey des Canadiens est-il soluble dans les altercations sanguinolentes? les arbitres de la LNH ont du mal à trancher.

 

Que je vous raconte un peu un match du sport roi au Québec (et accessoirement du Canada).

Un match qui n’a jamais existé, mais je me suis vraiment documenté. Celui-ci est représentatif de ce que j’ai pu voir entre les pages de pub à la tv, parce qu’en réalité, j’ai cru voir un peu de hockey inséré dans une montagne de publicités plus affligeantes les unes que les autres. Donc, pour 60 mn de jeu effectif, vous serez coincé 2h30 devant votre télé.

J’avais exprimé depuis longtemps mon désir d’assister à un match de hockey, afin de voir de mes yeux ce que j'avais lu ou entendu au sujet de certains joueurs qui ne savent pas jouer, mais sont juste présents sur le banc des remplaçants pour débuter des bagarres aux instants clés de la partie…
Dans l’ambiance virile habituelle des matchs de hockey (et crac, que je t’écrase gentiment contre la vitre, et vlan, que je te balance aimablement sur la glace), la ville de Québec remporte une victoire par 4 buts à 2. (J’anticipe, on pleure tellement ici après une équipe de la LNH.)

Mais là n’est pas l’essentiel. Le fait notable du match, c’est de voir prendre corps le concept du Goon, qui rentre sur la glace au milieu du match, s’insère dans le cours du jeu (à priori, ce n’est pas un bon joueur) et profite de la première minuscule provocation pour déclencher un véritable match de boxe. Aussitôt, les casques et les gants atterrissent sur la glace, les poings se dressent dans une posture de défense, les genoux se fléchissent, et les coups se mettent à pleuvoir sur les visages.

Les autres joueurs (ceux qui savent jouer) ont pris bien soin de quitter la piste avant l’empoignade, et ils attendent blasés le triomphe ou à la défaite de leur champion, sans aucune incidence sur le cours de la partie. Quelques minutes et un nouveau round de boxe entre deux autres ‘’goons’’ revanchards plus tard, tout ce petit monde délicat se retrouve en ‘’prison’’ pour cause de "bagarre" et le match reprend son cours… la foule a crié, elle s’est défoulée de son trop plein d’énergie, on peut à nouveau se concentrer sur les choses sérieuses…

Les échauffourées ne cessent pas pour autant sur la glace, entre les bagarreurs des deux équipes, mais ce qui distingue immédiatement une vraie bagarre de ‘’goons’’ d’une simple altercation musclée entre joueurs énervés, c’est le fait que, dans cette dernière, les joueurs ne perdent pas de temps à retirer casques et gants, ni à jeter leur crosse par terre, avant de se prendre à la gorge et de s’administrer les gifles de rigueur… ce qui les distingue également, c’est la tentative immédiate d’interposition des arbitres, qui se gardaient bien, quelques instants plus tôt, de se glisser entre les phalanges blanchies des ‘’goons’’.

hockey-glace-bagarre

Par contre, les excités finissent eux aussi dans la ‘’prison’’, qui se remplit au fur et à mesure que les bancs des remplaçants se vident. Ces adversaires-là se retrouvent alors exclus, eux, pour rudesse… on appréciera l’euphémisme pour décrire un grand coup de crosse dans la tronche ou un double uppercut dans la face, et surtout pour différencier le hasard ordinaire d’un match de hockey, du spectacle débordant de testostérone offerts par des ‘’goons’’, exclus, eux, pour bagarre, pas assez bons pugilistes pour monter sur un ring, pas assez bons hockeyeurs pour prendre leur place dans l’équipe, mais suffisamment métissés entre les deux disciplines, pour nous offrir un spectacle plein de punch et ecchymosé

Les connaisseurs du jeu de plateau ‘’Slapshot’’ apprécieront sans doute plus que les autres la mise en évidence de la place primordiale du fameux «Goon» dans une équipe de hockey. Dans les ligues pro, il paraît qu’il est d’avantage réduit au rôle de garde du corps du meilleur joueur (‘’Superstar’’) de l’équipe, l’entraîneur n'ayant pas d'état d'âme à sacrifier un joueur sur 6 (puisque le "Goon" ne sait pas jouer) aux seules fins de protéger son champion des ‘’Goons” adverses…

Le hockey offre donc, on l’aura compris, un spectacle tout à fait spécial, aussi mal dégrossi que les québécois sont civils et polis dans la vie courante.

Mais que dire de la délirante popularité des bagarres provoquées jusqu’à la fin du match, et soldées dans une belle gerbe de sang.
Qui  parle d’exutoire ?

75 000 personnes se sont rassemblées sur les plaines d’Abraham pour réclamer un amphithéâtre et le retour d'une équipe de la LNH. Comment dire que je souhaiterais une mobilisation semblable pour, je ne sais pas moi…moins d’attente aux urgences? (et je ne suis pas en peine de suggestions.)

Je n’aimais pas le foot.
Je crois que je n’aime pas du tout le hockey.

1 commentaire:

  1. ben, je vais en faire état à ma chérie, l’amphithéâtre à été construit et nous pleurons devant son architecture.

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