jeudi 15 juillet 2010

Programme gratuit de procréation assistée, une manne pour le secteur privé croit-on. Bolduc veut-il faire la nique à Couillard?

 

bioethique

 

Il y a peu de temps le ministre des Finances nous disait que le système de santé était sur la corde raide, qu'il fallait en passer par de nouvelles taxes pour le soutenir. Peu de temps après, le ministre de la Santé nous annonce que le Québec va assurer une nouvelle prestation: la procréation assistée. Et la Belle Province sera la seule en Amérique du nord à le faire.

Les professionnels de la santé mettent les politiques en garde, les services de néonatalité sont surchargés, les femmes enceintes trouvent difficilement un gynécologue pour suivre leur grossesse, (il en manquerait 70 dans la province) et on décide d’une mesure qui augmentera les grossesses risquées et les bébés prématurés ayant besoin de soins.

De plus, je trouve quand même invraisemblable qu’il soit impossible de trouver un terrain d’entente sur la situation des infirmières qui sont confrontées chaque jour avec la souffrance humaine dans des conditions de travail lamentables, alors qu'on trouve sans problème 65 millions de dollars en se moquant du déficit, lorsqu'il s'agit de contenter l’envie des couples infertiles de mettre au monde des enfants.

Comment ne pas s’indigner d’un tel choix lorsque l’on sait toutes les carences éminemment plus criantes, parfois même vitales du système de santé? Je ne citerais que les quelques cas que je connais personnellement :

- mon voisin de 72 ans a dû m'emprunter quelques centaines de dollars pour payer les lentilles implantées dans ses yeux lors de la chirurgie de la cataracte. Ce n'est pas couvert...
- Certaines femmes, malgré les suspicions de cancer de la part de leurs médecins, doivent débourser elles-mêmes les frais d'échographies et de mammographies dans le secteur privé car le délai dans le secteur public peut atteindre un an....
- La femme de ma vie à qui on doit retirer une plaque de métal de la jambe. Bien que les vis sortent littéralement de sa jambe, elle est en liste d'attente depuis décembre....

Je pourrais continuer longtemps ainsi, mais je m’arrêterai là, quand on sait que le simple fait de se trouver un médecin de famille tient déjà de la gageure. 
Je ne peux m’empêcher aussi de vous faire part de la réaction à cette nouvelle d’une personne sur le site de Radio-Canada :

« Envoyé par Espoir84 .13 juillet 2010 à 21 h 53 HAE

J'ai lu et constaté tous les commentaires qui ont été émis sur ce site et je suis outrée par le manque d'empathie de certaines personnes à notre égard. La majorité des gens n'ont pas de problème à concevoir des enfants de façon naturelle mais moi je suis affectée par la maladie et je dis bien LA MALADIE DE L'INFERTILITÉ car je ne peux pas concevoir d'enfants naturellement et les chances sont bien minces. J'ai fait six tentatives d'inséminations et une fécondation in vitro qui se sont tous avérés sans succès et j'ai également eu une opération chirurgicale pour tenter de remédier au problème. J'ai déboursé et me suis endetté pour pouvoir réaliser un jour se rêve de pouvoir chérir un enfant des mes bras et je le souhaite ardemment encore! Mais que voulez-vous je ne peux plus me permettre l'endettement car le bateau coulera un jour. »

Alors, je veux bien croire que l’infertilité est une maladie. Mais je me dis qu’un tel acharnement à vouloir procréer ne procède plus ici du bon sens et mérite peut-être dans ce cas l’assistance d’un psychologue dont les honoraires pourraient être à la charge de la société.
Dans toute cette affaire, je m’étonne aussi du silence étourdissant des partis de l’opposition.

Pour terminer, je dirais qu’il y a pire que des adultes en mal d’enfant : il y a tous ces enfants sans parents.

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