lundi 10 janvier 2011

Didier Fessou et ma Québécoise mènent 2-0. Les traducteurs français sont renvoyés dans les cordes. La saucisse leur a été fatale.

 

 

Je lis souvent avec intérêt la rubrique littéraire tenue par Didier Fessou au journal ‘’ Le Soleil’’, je me suis toujours bien trouvé des conseils de lecture qu’il y prodigue..

Dans sa dernière chronique, il nous parle d’un livre, dont le titre, ‘’En attendant Babylone, est une référence à l'une des fanfares qui défilent dans les rues de la ville à l'occasion du Mardi Gras à la Nouvelle-Orléans.’’

Je le cite :

‘’Au-delà des anecdotes, parfois tragiques, l'essentiel de ce roman porte sur les relations. Celles des individus entre eux, celles des couples entre eux. Relations marquées aux signes du chaos, de la violence et de l'échec. Un roman dans la tradition de la grande littérature naturaliste américaine.

Ce roman inspiré est celui d'une surdouée de la littérature.
Hélas, il a été traduit par des Français. Le problème, avec les traducteurs français, ce sont les détails. Ils connaissent les grandes lignes de la civilisation américaine, mais pas les minuscules détails de la vie au quotidien.

Par exemple le mot pogo. Les deux traducteurs, Judith Roze et Olivier Colette, l'ont traduit aussi sottement que ça : «L'enfant mangeait une saucisse piquée sur un bâtonnet».

Moi, le Québécois débutant, subodorant une grossière erreur d’interprétation, je demande à ma belle Québécoise pure laine ce qu’est ‘’ pogo’’?

‘’Une saucisse enrobée de pâte, plantée sur un bâtonnet, me répond-t-elle.’’

Intrigué, je lui fais part de la réflexion de Didier Fessou.

‘’Ben oui, on ne traduit pas pogo, ce serait comme vouloir traduire steak, rétorque-t-elle.’’

Je me dis intérieurement que Judith Roze, Olivier Colette et la maison Albin Michel se sont sans doute préoccupés des lecteurs hexagonaux, se doutant bien que les Québécois seraient assez indulgents envers notre ignorance de la gastronomie Nord-Américaine..

Illico, je prends ma plus belle plume (Arial 12, clavier Microsoft) pour faire part à l’éminent critique de ma réflexion..

Je dois dire que sa réaction ne s’est pas fait attendre..Je vous en livre la teneur :

‘’ Je persiste et signe: les traductions françaises des romans américains sont détestables !

On traduit pogo par... pogo.

Les pogos, ça existe depuis plus de 100 ans.

Que faire pour expliquer aux lecteurs français ce qu'est un pogo ? La solution: une note en bas de page.

Pour revenir au roman d'Amanda Boyden, 'En attendant Babylone', croyez-vous un instant que les niggas du Deep South parlent l'abominable patois et l'incompréhensible verlan des beurs de la banlieue parisienne ?
Pourtant, c'est ce qu'ont voulu nous faire croire Judith Rose et Olivier Colette !

Bien à vous

DF’’…

Je dois dire que je n’ai rien trouvé à redire à ça..

4 commentaires:

  1. L'ami 'Fessou' a l'air légèrement controversé sur le web (enfin, là où j'ai lu...) ; un 'pisse vinaigre' disait l'article !

    Au delà de ça, pourquoi toujours traduire ? Comment expliquer la choucroute ou le cassoulet à un américain ? bah, pas trop difficile, moins pour le hochepots, ou le potjevlesch et le lucullus, je ne parle même pas de tarte au maroille (dont ils ne connaissent même pas la saveur)
    Ca ne te manque pas ? :)
    Colette

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  2. bonjour Colette.

    ben, on trouve ici tous les fromages français, mais il y a d'excellents fromages Québecois, dont un maroille qui vaut bien son cousin français.
    par contre, au niveau des prix, c'est un véritable hold-up.
    juges-en par toi même...http://www.radio-canada.ca/actualite/lepicerie/docArchives/2004/01/22/enquete.shtml
    et les prix sont de 2004..

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  3. Hello Jack,
    C'est dingue ces prix ! Pour faire des fromages, il ne faut finalement que la base : le lait.
    Faut du bon pain aussi hein ? (je passe sous silence le vin parce que je sais aussi que par chez toi...)

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  4. Il arrive à tout traducteur de ne pas faire le meilleur choix à tout moment. Nul n'est parfait. Je dois dire qu'Olivier Colette, qui a traduit notamment "Le cerveau de Bouddha", est un excellent traducteur. Il parvient la plupart du temps à faire oublier que l'original était en anglais, ce qui est en soi remarquable. La critique est aisée, mais l'art est difficile.

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